Depuis tant d'années qu'il lisait des ouvrages sur l'art du jardinage, il avait vu affirmer tout et son contraire ; son impression initiale s'en trouvait confortée : agissons selon nos sens et nos envies ! (ce n'était pas pour lui déplaire)

THERMIDOR

(20 juillet > 20 août)

♪♩ Il fait trop chaud ♬ pour travailler ♫ !

Mais tôt le matin, ou juste avant l'apéro le soir, vous pouvez :

- arroser une dernière fois les tomates au purin* de consoude pour favoriser la fructification puis ne plus arroser du tout et supprimer toutes les feuilles.

- tailler les asters à 50 cm pour augmenter la floraison, et désherber soigneusement au pied.

- continuer à traiter les rosiers au savon noir ± bouillie bordelaise pour essayer de limiter la "maladie des taches noires" ; et pulvériser du soufre en cas d'attaque d'oïdium, surtout s'il fait chaud et humide (se présente comme un duvet blanc sur les feuilles et se traite par pulvérisation de soufre)

- cueillir les mirabelles et les prunes en secouant les branches et ramasser les fruits qui viennent de tomber : ils sont à maturité et non contaminés. En profiter pour désherber largement au pied de l'arbre.

- désherber et pailler les plates bandes pour maintenir un peu d'humidité et arroser les plantes sensibles à la sécheresse.



MESSIDOR

(20 juin > 20 juillet)

Les fleurs de prairie continuent de fleurir, les roses trémiaires, les crocosmias et les belles de nuit commencent leur floraison.

On éclaircit les kiwis et on coupe les longues tiges volubiles des glycines à 20 cm pour éviter l'envahissement et favoriser une deuxième floraison.

Au verger, les pommiers seront taillés "en vert", chaque branche coupée 4 ou 5 feuilles au delà des bouquets de fruits dont on ne garde que le ou les deux plus beaux : on aura moins de pommes mais elles seront plus belles.

Comme les rosiers non remontants (voir prairial*), le seringat sera taillé après la floraison.

On peut pratiquer la division et la transplantation des iris dès maintenant, sinon elle sera faite en septembre (voir fructidor*)

Traiter vignes et rosiers : on sort d'un mois souvent pluvieux mais le soleil reparaît, les température s'élèvent, les pucerons et maladies s'en donnent à cœur joie.
Une abondante pulvérisation d'un mélange savon noir ± bouillie bordelaise ± soufre à répéter une ou deux fois par semaine devrait limiter les dégâts. De même, bouillie bordelaise et/ou savon noir sur les feuilles de trémiaires si elles sont attaquées par la rouille.
Ne pas oublier qu'une bonne pulvérisation en pluie fine se fait sur le dessus des feuilles qui doivent ruisseler, mais aussi et surtout sur le dessous sous peine d'être inefficace. Et s'il pleut après la pulvérisation, vous pouvez la recommencer quand le soleil reviendra !

Au potager, arroser si la terre est sèche, directement au pied des légumes pour économiser l'eau, avec du purin de consoude pour les tomates.


PRAIRIAL

(20 mai > 20 juin)

Multitude de fleurs ce mois-ci : fleurs de prairies : achylées, millepertuis, géranium des prés, coquelicots etc. ; fleurs domestiques : roses, hémerocalles, delphiniums, scabieuses, roses trémiaires, lavatères, seringat, cosmos etc.

Si tonte de pelouse et désherbage vous laissent un peu de temps,  pourquoi ne pas essayer la taille des conifères  "à la japonaise" (niwaki) ? Sans pour autant avoir la prétention d'obtenir un jardin japonais : il faut plusieurs générations pour ça ! Mais on peut s'inspirer de ses principes pour garder une forme intéressante à de nombreux arbres et arbustes.
En ce qui concerne les conifères (genévriers notamment), c'est un peu long mais très simple :
la plupart des branches présentent trois jeunes pousses à leurs extrémités, il suffit de supprimer (pincer) la pousse du milieu et de raccourcir les branchettes trop longues par rapport à leurs voisines.
En répétant ce geste tous les ans, le conifère s'épaissira sans devenir trop volumineux. On en profite pour supprimer toutes les branches moches ou mortes de façon à dégager une vue sur le tronc et les plus belles branches.
On peut même s'essayer prudemment et sans excès à la taille en nuage : garder une grosse touffe irrégulièrement arrondie au bout d'une branche que l'on aura débarrassé de toutes ses pousses accessoires.


Il faudra tailler après leur floraison les rosiers non remontants (qui ne fleurissent qu'une fois). Ce sont le plus souvent des rosiers anciens aux fleurs très odorantes. Le plus simple est de les tailler sommairement en buisson, de supprimer les branches mortes ou trop vieilles ou trop entremêlées en éclaircissant le centre de la touffe.
Quant aux rosiers remontants (qui fleurissent plusieurs fois, voire en continu), supprimer les fleurs dès qu'elles sont fanées en raccourcissant la tige juste au dessus du dernier bouton tourné vers l'extérieur.

Les longues lianes du kiwi seront coupées deux ou trois feuilles après les derniers boutons de fleurs.

Les delphiniums seront coupés au raz du sol après la floraison pour favoriser une seconde floraison cet été.

Et puis il va falloir cueillir les cerises avant les oiseaux !
On en profitera pour tailler les cerisiers pour éviter qu'ils ne deviennent immenses et moins productifs. Mais prudence, il ne faut jamais grimper dans un cerisier, les branches cassent comme du verre ! Les malheureux qu'on voit à cette époque à l'hôpital pour des fractures après être tombés d'un arbre sont toujours tombés d'un cerisier !

FLORÉAL

(20 avril > 20 mai)

A part le désherbage et la tonte, il n'y a pas beaucoup de travaux spécifiques ce mois-ci.
Profitez donc du jardin s'il ne pleut pas trop : c'est l'époque des premières fleurs, alors que les fruitiers sont en fin de floraison.
Les boutons de roses éclosent : vérifier la présence de pucerons et ne pas hésiter à pulvériser du savon noir si l'attaque est trop importante, c'est le plus simple et le moins dangereux des insecticides : faire dissoudre complètement 10 cuillère à soupe de savon noir dans un litre d'eau chaude puis diluer à 10% (1/2 litre pour 5 litres d'eau) dans le pulvérisateur.
On peut mélanger au savon noir de la bouillie bordelaise et du souffre en prévention des maladies, sans jamais dépasser les doses prescrites sur les emballages.

Les azalées sont au plus beau, quand ils auront terminé leur floraison, il sera temps de les tailler légèrement pour leur garder une forme harmonieuse, en coussin ou en nuage.
Ancolies et pavots, pensées, iris de hollande apparaissent.

Plus tard, ce sera l'explosion de la glycine, puis des iris et des pivoines.

On peut semer les soucis (tagètes) en place ou en godets : ils seront installés plus tard près des tomates pour les protéger des nématodes.
Semer également bourrache et phacélie, notamment sur les terres mises à nu par le désherbage : jolies fleurs mellifères, et excellent engrais vert une fois hachées sur place.  Les fleurs de bourrache au goût de concombre décoreront vos salades d'été !

Quand la température sera devenue clémente et qu'il n'y a plus aucun risque de coup de froid, les plants de tomates qui ont été semés au chaud pourront être mis en place au potager.

Sinon on peut toujours continuer les tailles qu'on n'a pas eu le temps de finir le mois dernier (figuier, forsythia, cognassier, genévriers de Chine)

Et faire une réserve de purin d'ortie (favorise la pousse des feuilles) et de consoude (favorise la floraison et la fructification) dans des récipients distincts :
dans un seau ou une poubelle en plastique, brasser 1 kg de feuilles hachées dans 10 litres d'eau de pluie et laisser fermenter en remuant de temps en temps pendant une à deux semaines ; filtrer et utiliser en dilution 1/5 pour l'arrosage et 1/20 pour la pulvérisation. 
N'utiliser jamais les deux purins en même temps.


GERMINAL

(20 mars > 20 avril)

Alors là, ça commence à vraiment sentir le printemps : primevères, anémones et jonquilles dans les bois ; forsythia, pruneliers et cognassiers dans les haies ; cerisiers, pruniers et pommiers dans les vergers ; magnolias, azalées et rhododendrons dans les parcs ; tulipes, jacinthes et aubriettes dans les jardins ...

Aimez-vous la confiture de mûres sauvages ? Si oui, c'est maintenant qu'il faut commencer à s'en occuper ! Et oui, comme les autres fruitiers, les mûres sauvages doivent être taillées si vous voulez avoir des fruits de meilleure qualité. Tailler les ronciers n'est évidemment pas une partie de plaisir mais vous en serez récompensés ! En bref, après avoir mis des gants "spécial rosiers" et des habits qui ne craignent rien, il faut couper au raz du sol les branches mortes qui ont fructifié les années précédentes, et tailler au 2/3 les longues tiges de l'année qui s'élancent au loin pour marcotter spontanément. Ces tiges taillées donneront plusieurs bouquets de fleurs (pour les abeilles) puis de fruits (pour la bassine en cuivre).

Et comme presque chaque mois, d'autres plantes sont à tailler : absinthe, chèvrefeuille, sauge. On peut tailler légèrement les jeunes tiges de lavande trop longue pour maintenir la forme arrondie du buisson.
Dans le même but, si ce n'est déjà fait, on taille les altheas (hibiscus ou "mauve en arbre"), oliviers et genévriers.
On coupera au raz du sol les vieilles branches de cognassier et de forsythia dès que la floraison sera terminée, pour favoriser la pousse des nouvelles tiges qui fleuriront l'année prochaine.

On n'oubliera pas de traiter à la bouillie bordelaise, au savon noir et au soufre toutes les plantes à risque de maladie, rosiers et vignes notamment.
Au potager, on sème le persil et les carottes ensemble, et on plante des pommes de terre.

Enfin revoilà la corvée de la tonte des pelouses ... en faisant bien attention à ne pas hacher les morilles qui pourraient bien se cacher dans l'herbe un peu haute vers la fin du mois ! Et en ne tondant pas systématiquement tous les espaces herbeux : vous serez peut-être surpris de voir cet été de bien belles et multiples fleurs sauvages dans les zones non tondues !

Autre corvée : le désherbage des plates bandes ... : ne pas trop en faire, de toute façon d'ici trois mois vous abandonnerez la partie ! Laissez les déchets de "mauvaises herbes" sur place, ils font engrais vert et paillage. Si vous avez le courage de désherber à fond, couvrez immédiatement d'un épais paillis (tontes d'herbe, écorces et branches broyées, feuilles mortes, etc.) pour éviter une repousse trop rapide et décourageante !


VENTÔSE

(20 février > 20 mars)

C'est le dernier mois de l'hiver : les températures remontent mais les périodes de gel peuvent être encore fréquentes. Surtout les jours s'allongent, toutes les plantes le savent et se préparent au printemps ! Le jardinier, lui, commence à regarder avec anxiété les bourgeons des plantes mises en place cet automne ...

Encore de la taille !
- 1ère taille du figuier : couper l'extrémité des rameaux porteurs d'embryons de figues pour éviter une pousse excessive au détriment de la fructification.
- hortensias : supprimer les fleurs fanées au dessus d'une paire de beaux bourgeons qui donneront les fleurs de l'année ; rabattre les vieilles tiges au ras du sol surtout au centre du buisson ; si vous craignez les gelées tardives, cette taille peut être repoussée d'un mois. Attention : l'hortensia 'annabelle' doit être coupé complètement au ras du sol, mais ne faites jamais ça pour les autres types qui ne pourraient alors pas fleurir cette année.
- tailler légèrement dès maintenant ou le mois prochain pour maintenir leur forme les oliviers, genévriers et althea.

Semis des capucines, piments, tomates, œillets etc, au chaud.

Mettre les dahlias à réveiller dans des pots de terreau à maintenir à la lumière et à l'abri du froid.
Rabattre les lavatères à 15 cm du sol.
Raser les framboisiers, diviser la ciboulette.

Traiter préventivement à la bouillie bordelaise et au savon noir les rosiers qui commencent à bourgeonner et la vigne.

Enrichir les pieds de pivoines au compost et au purin* de consoude.
(le purin de consoude favorise floraison et fructification des plantes, alors que le purin d'ortie favorise la pousse et le feuillage : il ne faut pas les utiliser ensemble).


PLUVIÔSE

(20 janvier > 20 février)

Encore un mois où on peut partir au soleil parce qu'il n'y a pas grand chose à faire au jardin (mais on peut s'occuper dans les bois en tronçonnant les arbres morts !)

On poursuit les tailles en dehors des jours de gel si le froid n'a pas permis de toutes les faire avant (voir nivôse*).
Si on a des bambous nains qu'on veut garder bien touffus, c'est le moment de les tailler ... mais pas trop et pas tous les ans : toujours leur laisser au moins une paire de feuilles sinon ils risquent de crever au bout de 2 ou 3 ans.

Dès que les jours commencent à bien rallonger on sème au chaud et à la lumière les tomates, le basilic, les piments et toutes les plantes et légumes de climat chaud et ensoleillé.

Sinon c'est encore l'époque du chocolat chaud au coin du feu !


NIVÔSE

(20 décembre > 20 janvier)

C'est encore un mois de taille et d'entretien du jardin.

On taille la glycine : pour avoir une belle floraison, on ne garde que les charpentières et les branches qu'on veut développer ; toutes les autres branches sont taillées à deux yeux des charpentières. Ça paraît sévère mais vous verrez la floraison !

On taille les actinidias (kiwi) en supprimant les trop longues branches et les branches entremêlées, et en taillant les autres à deux ou trois yeux au delà des derniers pédoncules des fruits de l'année passée.

On peut encore tailler la vigne si ce n'est déjà fait le mois dernier.

On taille groseille et cassis en supprimant les vieilles branches au raz de la souche et en raccourcissant les autres branches d'1/3. On enlève également les branches trop touffues du centre du buisson.

On taille les framboisiers remontants : couper les vieilles tiges grises au ras du sol (les déchiqueter en paillis sur place), raccourcir légèrement les tiges qui viennent de fructifier, ne pas toucher aux jeunes pousses.

On taille les pommiers à 4 yeux sur les rameaux secondaires.

On sarcle la terre au pied des noisetiers pour éliminer par le gel les larves du balanin qui est friand de noisettes.

On peut aussi étendre du compost sur les futures plantations de tomates et sur les pivoines. On évitera d'en mettre au pied des rosiers, ils n'en ont pas besoin.

Et on taille les rosiers ce qui n'est pas si compliqué qu'on veut nous le faire croire.
Les techniques de taille des rosiers remplissent des bouquins entiers, à tel point qu'on ne sait plus à quel saint se vouer (à moins qu'on y perde son latin) ! Entre les tenants de la double taille en octobre puis en mars, ceux de la taille unique en janvier, ceux qui taillent "à la française" ou "à l'anglaise" : que faire ? Pour ma part, je taille généralement en janvier, en profitant des quelques jours assez doux qu'il est rare de ne pas avoir.

[-Pour les rosiers remontants (ceux qui refleurissent plusieurs fois), je taille une année assez court en ne gardant que 3 ou 4 branches raccourcies à deux ou trois yeux et l'année suivante plus long en me contentant de maintenir la forme. Il faut de toute façon supprimer à la base les trop vieilles branches pour favoriser la pousse de nouvelles tiges vigoureuses et aérer le centre du buisson en supprimant les branches entrecroisées en surnombre.
Il est d'usage de tailler au dessus d'un œil tourné vers l'extérieur du buisson, et de tailler en biseau de pente opposée au dernier œil pour que l'eau de pluie ne s'accumule pas sur le bourgeon au risque de le faire pourrir.
-Pour les rosiers anciens non remontants (qui ne fleurissent qu'une fois en juin ou juillet), on attendra la fin de la floraison pour tailler.
-Pour les rosiers grimpants, on ne garde que les 3 ou 4 grosses branches les plus jeunes que l'on raccourcit à peine, et tous les rameaux ayant fleuri à partir de ces branches sont taillés à 3 ou 4 yeux. Pour favoriser la floraison, il est recommandé d'attacher les branches principales au support en les disposant en arc de cercle, extrémité vers le bas.]

Mais il ne faut pas se prendre la tête : un de mes vieux copains taillait ses rosiers n'importe comment, souvent au ras du sol et ses rosiers repoussaient et fleurissaient très bien (mais je ne vous conseille pas de faire ça tous les ans) !
Et si vous n'avez pas le temps de tailler, ne taillez pas : les fleurs seront moins nombreuses et plus petites mais ils ne vont pas en crever !




boutures

Bouturer c'est toucon : on prend un bout de tige, on le plante et ça repart ! Et on peut le faire n'importe quand !
Enfin ... ça peut repartir ... Pour augmenter les chances de reprise on dispose de plusieurs moyens.

Le choix et la préparation de la tige :
- prélever sur la plante une extrémité bien saine d'une tige de l'année que l'on coupe sous un œil
- en couper (ou pas) l'extrémité pour qu'elle fasse 10 à 20 cm de long
- supprimer toutes les feuilles sauf le groupe le plus haut
- couper au 1/3 les feuilles restantes si elle sont trop grandes
- ne pas faire une seule bouture mais 4 ou 5 de la même plante : la reprise n'est pas assurée à 100 %
- planter les boutures en pot ou à leur emplacement définitif dans une terre allégée par du sable ou de la tourbe, en prenant garde que 2 ou 3 yeux soient en terre, tasser bien, arroser, placer à l'ombre si c'est un pot.

Le choix de l'époque de bouture : en théorie toute l'année !
- au printemps (bouture en vert ou herbacée) : les tiges sont encore souples et bien vertes ; la difficulté est de les planter sans les abîmer et de maintenir la terre humide en permanence, mais pas détrempée sinon ça pourrit
- en début d'été (bouture semi-herbacée)
- en fin d'été ou à l'automne (bouture aoûtées ou ligneuses) : la tige commence à devenir du bois, elle est plus solide, c'est la période idéale pour la plupart des plantes
- en automne (et même en hiver à l'abri du gel) avec des tiges bien lignifiées.
- les boutures de printemps et début d'été en pots seront mises en place à l'automne, les boutures de fin d'automne et d'hiver seront de préférence faites directement en place.

Trois
techniques particulières :
- boutures dans l'eau : on se contente de mettre la bouture préparée dans un verre d'eau et on attend que les radicelles apparaissent pour la replanter délicatement en pot ou en place : il ne faut pas que l'eau croupisse, il est donc conseillé d'y mettre quelques fragments de charbon de bois
- boutures à l'étouffée : le pot dans lequel ont été placées les boutures est très peu arrosé et est immédiatement enfermé dans un sac plastique transparent ou blanc laissé à l'ombre ; au bout de trois semaine, on déballe ; c'est la technique que j'utilise le plus souvent.
- boutures de bois sec : à faire en hiver pour hortensia, verveine etc.

Que bouturer ? Tout ! Quelques exemples :
- arbustes à feuilles persistantes et conifères, buis, clématite, laurier, lavande, romarin : bouture semi-herbacée
- arbustes caducs, cornouillers, groseilliers : bouture ligneuse en automne (ou même en hiver)
- azalées, bruyères, rosiers : bouture à l'étouffée semi herbacée
etc ...

Hormones de bouturage ?
J'en mettais sur mes premières boutures, puis je n'en ai plus jamais mis et ça marche aussi bien !
Si on en met, en mettre très peu : tremper la base de la tige dans la poudre et tapoter pour faire tomber la poudre en excès.

Ne pas oublier que, si tout se bouture, certaines plantes se multiplient mieux autrement :
- par marcottage (glycine, chèvrefeuille)
- par semis (graines d'arbres semées dans du sable et laissées dehors à l'ombre tout l'hiver)
- par division ou récupération de drageons
- par greffage mais je n'y connais rien
- beaucoup de plantes grasses se bouturent encore plus facilement : il suffit de déposer une feuille sur un lit de sable pour la voir s'enraciner rapidement

FRIMAIRE

(20 novembre > 20 décembre)

Si vous avez des vacances à prendre, c'est le moment d'aller loin, là où il fait chaud et ensoleillé ! Car on peut très bien ne rien faire au jardin ce mois-ci.
Évidemment, avoir un jardin et ne rien y faire, c'est inimaginable ! alors on peut :

- faire des plantations, des rosiers en particulier, des arbres et arbustes, de préférence pendant les jours humides s'il ne gèle pas.

- ramasser les feuilles mortes à la pelle après les avoir rassemblées au rateau (et pas au souffleur qui explose les tympans des voisins), les répandre en paillage sur les plates-bandes ça protège du gel, ça sert d'engrais bio et ça étouffe les mauvaises herbes (pardon : les herbes indésirables !) ; mais laissez quand même des tapis de feuilles mortes sous les arbres, c'est joli et ça enrichit la terre.
[les meilleures feuilles sont celles qui se décomposent relativement vite (tilleul, saule, frêne, érable ...) ; éviter les feuilles de noyer (assez toxiques pour les autres plantes) et les feuilles de platanes (sauf broyées), trop coriaces ; et si c'est des feuilles de marronniers, éliminer les marrons qui vont germer partout !]

- ramasser des brassées d'aiguilles de conifères qui serviront en paillage épais sous les plantes "de terre de bruyère" (azalées, rhododendrons, ...) et les hortensias ; en profiter pour ramasser une bonne réserve de pommes de pins pour allumer la cheminée cet hiver ou faire partir les barbecues cet été !

- tailler les fruitiers comme le mois précédent.

- tailler la vigne et la traiter à la bouillie bordelaise et au savon noir
[à chaque départ de tige, tailler complètement le rameau supérieur et à deux yeux le rameau inférieur qui fructifiera l'année prochaine]

- on peut aussi commencer à tailler les rosiers en fin de mois si les températures ne sont pas trop basses (voir nivôse) où si vous comptez partir en vacances le mois prochain !

BRUMAIRE

(20 octobre > 20 novembre)

C'est l'époque où on a envie de tailler mais attention ! il faut attendre le premier trimestre prochain pour tailler pommiers, groseilliers, chèvrefeuilles, hortensias et oliviers.
On peut au contraire tailler maintenant :

- les arbres de la famille des pruniers.
- les noisetiers : si on veut améliorer la production de noisettes, il faut couper à la base les vieilles branches et ne garder que 4 ou 5 rejets de l'année. S'il s'agit d'une haie vive, on se contente de maintenir la forme.
- les clématites à grandes fleurs : une tige sur deux à 30 cm du sol pour qu'elles soient plus fournies en tiges et en fleurs, mais on ne taillera les clématites à petites fleurs qu'après la floraison.
- les figuiers
[principes de la taille des figuiers :
- en fin d'hiver (ventôse): couper l'extrémité des rameaux porteur d'embryons de figues pour éviter une pousse excessive au détriment de la fructification.
- à partir de mai (floréal): supprimer les petites figues les plus distales de chaque rameau en ne gardant que les 2 ou 3 plus grosses
- après la cueillette des deux périodes de fructification (début d'été pour les figues"fleurs", automne pour les figues"fruits") : supprimer les rameaux ayant fructifié au dessus du premier bourgeon qui se développera l'année suivante]

On traitera préventivement à la bouillie bordelaise les fruitiers et la vigne.

On bouture les noisetiers et les groseilliers / cassissiers (couper une tige et la planter directement en terre)

On arrache les dahlia pour les conserver dans la tourbe, à l'intérieur, au sec et à l'obscurité.

On coupe à raz du sol lupins, asters et monarde. On peut en profiter pour diviser les touffes ainsi que les touffes de graminées que l'on ne taille pas maintenant (elles sont belles en hiver quand il givre)

On sème les fèves et on plante les aulx et les tulipes. Beaucoup de graines (aubépine, pyracanthas, cornouillers ...) peuvent être maintenant semées en pot dans un mélange léger (protéger les semis de lupin du gel).

On rentre les plantes en pot qui craignent le gel et on vidange les circuits d'eau extérieurs : il pourrait bientôt geler !

VENDÉMIAIRE

(20 septembre > 20 octobre)
On taille les pieds de lavande en forme arrondie. Attention, il faut tailler très légèrement en laissant sur chaque branche quelques jeunes pousses : taillée trop court, la lavande ne repartirait pas.

Après la dernière récolte de figues, on taille les figuiers en supprimant les branches qui ont donné des fruits et en gardant les autres qui fructifieront l'année prochaine.

On rabat la menthe et les framboisiers non remontants au ras du sol. Pour les framboisiers remontants, faire la taille en hiver.

On divise les pivoines. Cette division ne se fait que tous les 6 à 10 ans, quand la production de fleurs d'un massif de pivoines semble moins abondante.
[Déterrer la souche doucement avec une fourche bêche. Séparer les différents blocs de racines et les rincer au jet. Garder les plus belles qui présentent 2 ou 3 pousses et les replanter immédiatement à l'endroit désiré dont la terre aura été préalablement bien ameublie et enrichie en compost. Arroser. Jeter les racines stériles ou abîmées. Ces divisions ne donneront des fleurs que 2 ou 3 ans plus tard]

On met en place les oignons de tulipes et de narcisses et autres bulbes à fleurs (ces derniers resteront en place alors qu'il faudra déterrer les oignons de tulipe en début d'été)

On s'amuse à semer des fèves et on ira récolter des graines d'aubépine qu'on sèmera en pot à laisser dehors tout l'hiver.

Et bien sûr, on fait des boutures (voir ici*)

FRUCTIDOR

(20 août > 20 septembre)

On fait des boutures* :
- des boutures de rosiers, verveine, chèvrefeuille, bruyère, lavande, romarin etc.
- des boutures de n'importe quoi n'importe comment et on verra bien si ça marche (au moins 3 ou 4 boutures par plante pour augmenter les chances d'en avoir une qui survit)

On s'occupe des iris :
- couper les tiges défleuries et raccourcir les feuilles au 1/3.
- diviser les massifs trop denses (tous les 3 ou 4 ans par exemple) après le 15 août ou en septembre
[arracher délicatement à la fourche-bêche les rhizomes, les tronçonner proprement en gardant sur chaque tronçon un départ de feuille, éliminer les morceaux de rhizomes pourris ou abîmés, raccourcir les radicelles replanter en terre allégée par du sable, en prenant garde à ce que les rhizomes restent affleurant. Ne pas arroser]

On prend soin des roses trémières :
- rabattre les tiges à 10/15 cm du sol après floraison
- prélever les graines les plus basses sur la tige à conserver au sec en attendant de les semer en juin prochain : mais ne pas croire qu'on obtiendra la même couleur que celle de la plante-mère !
- arracher les vieilles roses trémières qui ont peu fleuri et sont devenues moches : ces fleurs sont plus ou moins bisannuelle (1ère année ça pousse, 2ème année ça fleurit, 3éme année ça dégénère) même si elles peuvent vivre et refleurir plusieurs années.
- mettre en place les pousses de roses trémières semées en pots en juin : elles ont des chances de commencer à fleurir dès le printemps prochain.

On divise/transplante les massifs de mahonia.

On cueille les quetsches, les figues et les mûres au fur et à mesure de leur maturité

On surveille les grappes de raisin, on les ensache éventuellement s'il y a beaucoup de guêpes

On récolte tomates et pommes de terre

On traite les pruniers à la bouillie bordelaise

On ne fait rien du 17 au 21 septembre : c'est les 'sans-culottides' !

Introduction

Suite à la demande générale de mes futurs lecteurs je dévoile ici les trucs que je fais dans mon jardin.
Mes trucs seront classés par mois (listés dans la rubrique 'trucs à faire par mois' dans la colonne de droite)
Je les mettrai à jour régulièrement (si j'arrive à m'extraire de mon hamac).
Des liens sont prévus sur les mots comme ça*, mais laissez-moi le temps de les faire !
Et je mettrai peut-être quelques photos pour faire plus joli ...

Quand je dis "par mois", je parle ici du calendrier républicain beaucoup plus écolobiorigolo je trouve (la correspondance donnée avec les dates "normales" est approximative, elle peut varier de quelques jours selon les années). L'année commence en Vendémiaire (vers le 20 septembre)

VENDÉMIAIRE*
(20 septembre > 20 octobre)
BRUMAIRE* (20 octobre > 20 novembre)
FRIMAIRE* (20 novembre > 20 décembre)

NIVÔSE* (20 décembre > 20 janvier)
PLUVIÔSE* (20 janvier > 20 février)
VENTÔSE* (20 février > 20 mars)

GERMINAL* (20 mars > 20 avril)
FLORÉAL* (20 avril > 20 mai)
PRAIRIAL* (20 mai > 20 juin)

MESSIDOR* (20 juin > 20 juillet)
THERMIDOR* (20 juillet > 20 août)
FRUCTIDOR* (20 août > 20 septembre)


Vos interrogations, critiques, avis, expériences, trucs et astuces sont évidemment attendus dans les commentaires et viendront compléter utilement les notes !

Et rappelez-vous que je ne parle que des trucs qu'il y a dans le jardin de Saint Éloi* ! (et éventuellement de mes plantes citadines) : inutile de m'interroger sur ce genre de truc* par exemple !

Pour terminer, je ne peux que vous conseiller la lecture de mes deux bibles de jardinage :
La gazette des jardins* : un journal de farfelus du sud-est qui semble avoir malheureusement disparu récemment ...
Jardin pratique* : un vrai journal de ploucs plein de suaves fautes d'orthographe !
Ces deux journaux ont une bonne odeur de sous-bois et de compost et n'ont rien à voir avec les revues sur papier glacé pleines de photos de jardins chics et sans mauvaises herbes, sponsorisés par les fabricants de désherbants et engrais toxiques !

Hommage aussi à Alain Lompech*, chroniqueur au Monde, qui a longtemps été mon maître à jardiner !