Depuis tant d'années qu'il lisait des ouvrages sur l'art du jardinage, il avait vu affirmer tout et son contraire ; son impression initiale s'en trouvait confortée : agissons selon nos sens et nos envies ! (ce n'était pas pour lui déplaire)

boutures

Bouturer c'est toucon : on prend un bout de tige, on le plante et ça repart ! Et on peut le faire n'importe quand !
Enfin ... ça peut repartir ... Pour augmenter les chances de reprise on dispose de plusieurs moyens.

Le choix et la préparation de la tige :
- prélever sur la plante une extrémité bien saine d'une tige de l'année que l'on coupe sous un œil
- en couper (ou pas) l'extrémité pour qu'elle fasse 10 à 20 cm de long
- supprimer toutes les feuilles sauf le groupe le plus haut
- couper au 1/3 les feuilles restantes si elle sont trop grandes
- ne pas faire une seule bouture mais 4 ou 5 de la même plante : la reprise n'est pas assurée à 100 %
- planter les boutures en pot ou à leur emplacement définitif dans une terre allégée par du sable ou de la tourbe, en prenant garde que 2 ou 3 yeux soient en terre, tasser bien, arroser, placer à l'ombre si c'est un pot.

Le choix de l'époque de bouture : en théorie toute l'année !
- au printemps (bouture en vert ou herbacée) : les tiges sont encore souples et bien vertes ; la difficulté est de les planter sans les abîmer et de maintenir la terre humide en permanence, mais pas détrempée sinon ça pourrit
- en début d'été (bouture semi-herbacée)
- en fin d'été ou à l'automne (bouture aoûtées ou ligneuses) : la tige commence à devenir du bois, elle est plus solide, c'est la période idéale pour la plupart des plantes
- en automne (et même en hiver à l'abri du gel) avec des tiges bien lignifiées.
- les boutures de printemps et début d'été en pots seront mises en place à l'automne, les boutures de fin d'automne et d'hiver seront de préférence faites directement en place.

Trois
techniques particulières :
- boutures dans l'eau : on se contente de mettre la bouture préparée dans un verre d'eau et on attend que les radicelles apparaissent pour la replanter délicatement en pot ou en place : il ne faut pas que l'eau croupisse, il est donc conseillé d'y mettre quelques fragments de charbon de bois
- boutures à l'étouffée : le pot dans lequel ont été placées les boutures est très peu arrosé et est immédiatement enfermé dans un sac plastique transparent ou blanc laissé à l'ombre ; au bout de trois semaine, on déballe ; c'est la technique que j'utilise le plus souvent.
- boutures de bois sec : à faire en hiver pour hortensia, verveine etc.

Que bouturer ? Tout ! Quelques exemples :
- arbustes à feuilles persistantes et conifères, buis, clématite, laurier, lavande, romarin : bouture semi-herbacée
- arbustes caducs, cornouillers, groseilliers : bouture ligneuse en automne (ou même en hiver)
- azalées, bruyères, rosiers : bouture à l'étouffée semi herbacée
etc ...

Hormones de bouturage ?
J'en mettais sur mes premières boutures, puis je n'en ai plus jamais mis et ça marche aussi bien !
Si on en met, en mettre très peu : tremper la base de la tige dans la poudre et tapoter pour faire tomber la poudre en excès.

Ne pas oublier que, si tout se bouture, certaines plantes se multiplient mieux autrement :
- par marcottage (glycine, chèvrefeuille)
- par semis (graines d'arbres semées dans du sable et laissées dehors à l'ombre tout l'hiver)
- par division ou récupération de drageons
- par greffage mais je n'y connais rien
- beaucoup de plantes grasses se bouturent encore plus facilement : il suffit de déposer une feuille sur un lit de sable pour la voir s'enraciner rapidement

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